Abysse (Djúpið)

© Christian Helgi
© Christian Helgi

Une incroyable histoire vraie de survie d’un jeune marin islandais. Un spectacle poétique et rock

Auteur : Jón Atli Jónasson

Traduit de l’islandais par Raka Asgeirsdottir et Claire Béchet

Mise en scène : Raka Asgeirsdottir
Avec : Charles van de Vyver
Son et musique : Christian Helgi Beaussier
Little Wing de Jimi Hendrix interprétée par Christian Helgi Beaussier , Daniel Beaussier, Andréa El Azan et Louis Rémy
Musique de Bach : interprétée à la guitare électrique par Gudmundur Pétursson
Lumières : Jean-Louis Aichhorn
Vidéo : Ari Allansson
Durée: 1h10
Production : La Compagnie Asgeir
Coproduction : Anis Gras, le Lieu de l’Autre
Remerciements à : Halldór Ásgeirsson et à Hildur et Hjörtur

Anis Gras, le Lieu de l’Autre
55, avenue Laplace – 94110 Arcueil, tél. 01 49 12 03 29
du jeudi 2 au samedi 4 décembre
jeudi 2 : 19h30 — vendredi 3 : 14h30, 19h30 — samedi 4 : 19h30

et

Théâtre la Flèche
77, rue de Charonne 75011 Paris
Du 5 janvier au 16 mars (tous les mercredis à 19h30)

Une incroyable histoire de survie

Le 11 mars 1984, le chalutier MS Hellisey coule corps et biens, en pleine tempête au large des côtes islandaises, avec à son bord des marins expérimentés. Il fait nuit noire. La température est tombée en dessous de 0° et, dans l’eau, n’excède pas les 5°. Malgré leur courage et leur détermination, les membres de l’équipage ne peuvent résister au froid qui les engourdit et les entraîne au fond de la mer d’Islande. Tous sauf un. Dans l’eau glaciale, cette force de la nature parvient, au terme d’une nage héroïque de plus de 6 heures à regagner la terre, à accomplir l’impossible. Face à l’incrédulité générale devant un tel exploit, cet homme d’apparence ordinaire devient un héros national, et sa vie en est bouleversée.

À partir de ce fait divers et du témoignage de ce seul survivant, l’auteur construit un monologue captivant, où se mêlent une évocation très concrète du quotidien et une poésie presque hallucinatoire. C’est aussi un hommage rendu à tous ces marins qui, durant des siècles, sont partis en mer.

Abysse au théâtre et au cinéma

Abysse a été monté au Théâtre de la Ville de Reykjavik en 2009. La pièce a remporté un grand succès et obtenu le Gríman (le Molière islandais), ainsi que le prix nordique des pièces radiophoniques en 2011. Depuis, elle a été montée un peu partout en Europe, ainsi qu’au Festival d’Édimbourg, Edinburgh Fringe, en août de la même année.

C’est après avoir assisté à une représentation que le cinéaste Baltasar Kormákur (Jar City, 101 Reykjavik, Everest) s’est inspiré de la pièce et de l’histoire réelle pour donner naissance, en 2012, à Survivre. Ce film a voyagé partout dans le monde et contribué à rendre célèbre l’histoire de ce jeune marin, Guðlaugur Friðþórsson. L’auteur d’Abysse, Jón Atli Jónasson a coécrit le scénario du film d’après sa pièce de théâtre.

Abysse a été mis en lecture en 2017 au Centre Pompidou, au festival les Boréales à Caen 2017 sous la direction d’Ari Allansson. Puis au Théâtre 13/ Seine lors du festival de lectures Islande, terre de théâtre les 18 et le 19 avril 2019. La lecture était dirigée par Roman Jean-Elie avec Théo Chédeville.

Notions de mise en scène

Un acteur sur un plateau nu avec une toile au fond de la scène. Air sur la corde de sol de Bach, joué sur une guitare électrique par le plus grand guitariste islandais, Guðmundur Pétursson. Des lumières subtiles, un bateau en mer projeté sur l’écran, une parole claire et lente de l’acteur…

Ainsi débute le spectacle. Le texte est ancré dans le réel, mais aussi aérien avec ses émotions, ses emballements, ses silences.

C’est le destin qui guette le personnage. Le texte/spectacle avance crescendo, monte en intensité. Le drame, la mort des camarades, la solitude absolue, avec en contrepoint l’innocence du héros.

Un récit à la fois sobre et percutant qui sonde l’intimité pour nous parler du désir, le désir de survie, dans un état parfois proche de la folie.

Tant de choses qui font allusion à la condition de l’homme aujourd’hui : l’être humain face au danger. Comment tout peut changer d’une minute à l’autre. Comment vivre dans l’incertitude…

Tout n’est pas sombre pour autant. Il y a ces moments de légèreté, ces moments où l’on peut souffler, voire rire. C’est à l’instant du plus grand désespoir que l’homme se met à chanter, imaginant un concert en pleine mer (dans un jeu de lumière). Sur son chemin, il croise un oiseau, lui parle et le supplie de le guider dans la nuit, il lui raconte des blagues, sa vie intime, ses désirs et ses regrets… Le malheur est rarement sans nuances.

Dans cette mise en scène, la sobriété est de mise, pour que ce texte solaire malgré tout soit entendu.


Auteur : Jón Atli Jónasson

Né à Reykjavik en 1972, Jón Atli Jónasson est scénariste et auteur de onze pièces de théâtre. Parmi ces oeuvres, on peut citer: Trains de fantômes (Draugalest, 2002), Ressac (Brim, 2004), Rambo 7 (2005) et Abysse (Djúpið, 2009). Jónasson est l’un des auteurs islandais contemporains le plus intéressants et le plus controversés. Toutes ses pièces ont été représentées en Islande, et quelques-unes en Europe. Il est l’un des fondateurs du Mind Group, association européenne de théâtre expérimental. Tout comme Abysse, Ressac a été traduit en français et adapté au cinéma par Baltasar Kormákur. Jón Atli Jónasson est également l’auteur du roman Les Enfants de Dimmuvík, paru en 2015 aux Éditions noir sur blanc, dans la traduction de Catherine Eyjolfsson.

Comédien : Charles Van de Vyver

Charles Van de Vyver commence le théâtre en 2008 au conservatoire du 7 ème avec Daniel Berlioux. Il continue sa formation au Studio-Théâtre d’Asnières où il rencontre les acteurs du Collectif 49701. Il entre au Conservatoire national supérieur d’Art dramatique en 2013 où il joue entre d’autres sous la direction de Nada Strancar et Stuart Seide. Charles joue au Théâtre dans Bullet Park du Collectif les Possédés et dans Platonov avec les mêmes acteurs à côté d’Emmanuelle Devos. Il travaille depuis 2012 au sein du Collectif 49 701 (Clara Hédouin et Jade Herbulot) comme comédien. Dans Les Trois Mousquetaires — La Série, il incarne Porthos, mais aussi le Père d’Artagnan, ou Gonzague de Bréjus. En 2017 il joue dans Songes et Métamorphoses (Shakespeare, Ovide) sous la direction de Guillaume Vincent (tournée scènes nationales et Théâtre de l’Odéon Atelier Berthier) et la même année dans Carmen de Lucie Digout au Théâtre de Belleville.

En 2018, il joue au cinéma dans Afikoman (2018) de Mélanie Thierry présenté à Cannes et La trajectoire du homard de Vincent Giovanni et Igor Mendjisky. Actuellement, il tourne Mes frères et moi de Yahan Manca sorti prévu en 2021.