And Björk of course…

Auteur : Thorvaldur Thorsteinsson

Traduction : Raka Asgeirsdottir et Etienne Marest. Traduction à l’initiative de la Maison Antoine Vitez.

Date décriture : 2002

Nombre de personnages : 7 (4 femmes, 3 hommes)

Création : avril  2002 au Théâtre de la Ville de Reykjavik, Islande

Création à Bruxelles au Théâtre Varia en 2006

Résumé

And Björk of course…est une pièce sur la condition humaine. Six individus, hommes et femmes, certains en couples, sont à la  recherche d’un but à leur vie. Ils vont former un groupe de travail (une sorte de « psychothérapie de groupe » payant) sous la houlette de Asta, le septième personnage. Ces individus n’ont pas beaucoup d’espoir de trouver des réponses à leurs interrogations. Très probablement ils n’apprendront rien d’important.  Et c’est peut-être là leur plus grande tragédie.

Regard

S’appuyant sur un univers de réalisme loufoque, où l’humour, le cynisme et la tendresse se mêlent,  Thorsteinsson  nous emmène au bord  de la tragédie. L’absurdité de la parole et des situations dessinent une facette de notre monde où la perte des repères, le brouillage des normes éthiques, l’indifférence  et la recherche du plaisir individuel laissent l’homme face à lui-même dans tout ce qu’il a de pathétique et d’effrayant à la fois.

Cette pièce a reçu le Masque 2003 (Molière islandais) de la meilleure pièce. Elle a été traduite en anglais et présentée en lecture au Royal Court en mai 2003.  Traduite en français en 2004, elle a été  présentée en lecture au Théâtre de l’Est parisien et au Théâtre Varia à Bruxelles, dans le cadre de l’Islande, côté théâtre.

En Belgique, elle a été montée en 2006 au « Théâtre Varia » à Bruxelles dans une mise en scène de Armel Roussel. En France, elle a été jouée au « Théâtre de la Bardane » en 2010 dans une mise en scène de Françoise Delrue.

« Un texte gonflé, osé et pernicieux dans le bon sens du terme. » (Armel Roussel)

LE VOYAGE QUI N’AURA PAS LIEU (Propos de l’auteur)

“Parlant de And Björk of course…  il serait plus juste de dire que c’est davantage un état des choses qu’une pièce de théâtre. C’est ainsi que j’aimerais que l’on aborde ce texte : comme une matière brute pour une performance verbale plutôt qu’une  action dramatique avec début, milieu et fin. 

Une fois j’ai écrit une pièce de théâtre qui s’appelle Les contes de Marie. Dans cette pièce,  les personnages s’acharnent à ne rien laisser paraître qui pourrait perturber leur existence fragile. Seuls les spectateurs comprenaient le drame qui se nouait en eux et les changements que ces personnages allaient subir. Ici il s’agit de l’inverse, même si la conclusion reste pratiquement identique. Les personnages sont convaincus qu’ils participent à un voyage excitant dans leur évolution mentale qui va améliorer leur amour pour le prochain, mais les spectateurs eux vivent le  parcours de ces personnages comme un objectif à atteindre et non comme une réalisation. Et c’est peut-être là la plus grande tragédie des personnages de cette pièce,  leur incapacité  à nouer un lien que ce soit avec eux-mêmes, entre eux, avec leur propre communauté ou avec le  Dieu tout puissant. Et du coup ils excluent tout vrai changement dans leur condition de vie et de l’image qu’ils ont d’eux-mêmes.

Heureusement pour nous, les autres, qu’on n’en soit pas là ! « 

Thorvaldur Thorsteinsson

Extraits de la presse

« Thorsteinsson au début de la pièce critique avec l’humour ces thérapies de groupes (faciles) mais amène ensuite le spectateur sans indulgence dans le monde intérieur des personnages. L’auteur arrive brillamment à faire disparaître le pont entre la comédie et le drame. »

(Frettabladid 10 avril 2002)

« S’il faut mettre And Björk of course…dans une catégorie particulière, celle qui conviendrait le mieux., c’est une comédie très noire, épicée d’une vision ironique sur la société islandaise «