Jóhann Sigurjónsson (1880 – 1919)

Jóhann Sigurjónsson est un des premiers dramaturges islandais et il reste, jusqu’à nos jours, l’un de ses auteurs les plus marquants.

Né et grandi en Islande à un moment où la civilisation scandinave vit un bouillonnement créatif sans précédent, il part pour le Danemark pour y suivre des cours de vétérinaire. Mais il est rattrapé par son envie première : l’écriture. Tout en s’inscrivant dans un courant romantique (les thèmes de la nature, de la mort, de l’individu face à la société), il s’intéresse, à la façon d’Ibsen et de Strindberg, aux conflits humains et aux problèmes éthiques. Et c’est dans les légendes et les sagas islandaises qu’il puise son inspiration.

Pour sa dernière pièce, Le Menteur, il  se tourne vers le chef-d’oeuvre de la littérature islandaise du Moyen-âge, la saga de Njall le brûlé. Lorsqu’il la  termine,  il est déjà épuisé par la tuberculose. Il meurt au sommet de sa gloire/carrière  à l’âge de 39 ans, laissant trois pièces inachevées.

Les Proscrits est une des plus importantes pièces du répertoire en Islande et y est jouée régulièrement. Créée à Copenhague en 1912,  avec  la plus grande actrice scandinave de l’époque, Johanne Dybwad où elle reçut un accueil triomphal. Elle fut immédiatement traduite en neuf langues et adaptée à l’écran en 1917 par Viktor Sjöstrom, donnant au cinéma muet  » sans doute le plus beau film du monde  » selon Louis Delluc. Les Proscrits est aussi la première pièce islandaise éditée en France*.

Oeuvres dramatiques

Dr. Rung (Copenhague 1905)

Le fermier de Hraun (Reykjavik 1908, Copenhague 1912)

Eyvindur de la montagne ou Les Proscrits* (Copenhague 1911, Reykjavik 1908)

Loftur le magicien ou le Vœu** (Copenhague et Reykjavik 1915)

Mördur Valgardsson ou Le Menteur (Copenhague 1917)

*Éditions Théâtrales, (Collection Scènes étrangères) mars 2002

Traduit en Français par Raka Asgeirdottir et Nabil El Azan – à l’initiative de la Maison Antoine Vitez,

Centre international de la Traduction théâtrale.

** Tapuscrit. Traduit en français par Gérard Lemarquis 1987